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BODDY BAG
10 avril 2005

faut-il passer son chemin (suite)

Le soleil brillait, la station de ski reprenait son rythme, mille petits points noirs descendaient des sommets, comme si c’était des milliers de fourmis qui sortaient de la fourmilière « attaquant » une nouvelle journée.

Je fut sortie de mes pensées amoureuses par le bruits de pas sur la terrasse du chalet : on avait livré le pain et les journaux, détails que Fred devait (aussi) régler : arrêter de se faire livrer 4 quotidiens 2 en langue française 2 en anglais. Le froid me sauta au visage et il me rappela que j’étais pieds nus ! Doucement je refermais la porte d’entrée, restant un instant là à écouter…..le silence, je n’avais pas réveillé Fred. La chaleur et ce silence me réconfortèrent, malgré mes tourments, mes sentiments j’étais bien, presque apaisée, reposée. Machinalement je parcourue les journaux, les nouvelles n’étaient pas bonnes, pour une fois les deux cultures étaient d’accord : le monde va mal ! Ne voulant pas polluer mon cerveau par tant d’horreurs, je jetai les journaux sur la table basse à mes pieds, préférant la chaleur de ces flammes, de toutes ces flammes ! J’etais fiévreuse, fiévreuse d’amour ! Mon cœur (re)battait la chamade, j’étais (re)devenue gauche dans mes gestes, quant Fred était a mes coté, même mon répertoire avait changé lors de mes prestations, il faut dire que Fred étant là, je lui déclarais ainsi mes sentiments : cachés dans des chansons. Moi si sure dans mes sentiments, si sure dans mes gestes quant il s’agit de séduire, je n’arrivais plus a « avoir les pieds sur terre », je dérivais ainsi depuis quelques temps sur un océan ou tempêtes, courants inversent se jouaient de moi m’empêchant d’accoster sur ce rivage, ou le sable est doux, ou les fruits ont le nom de « passions », « défendus », une île paradisiaque mais qui m’était encore inaccessible.

Fred se réveilla, la porte s’ouvrit, n’osant bouger, restant là dans ce fauteuil dos a elle, peut-être pour m’empêcher de la regarder venir vers moi, elle passa une main dans l’encolure de ma chemise , arrêtant sa main si douce a la naissance de mon sein, pencha sa tête dans mon cou ses cheveux lui couvrant le visage, y déposant un baiser, je lui passais ma main sur ses cheveux essayant de retenir un instant de plus ses lèvres contre ma peau, regrettant que dossier du fauteuil m’empêchait de sentir la chaleur de son corps enveloppé dans son peignoir, laissant entrevoir un décolleté plus que sensuel. Combien de temps cela dura ? : Impossible de vous répondre ! Mais trop court pour moi.

Fred avait faim, et l’odeur du café qui l’entendait dans la cuisine interrompit cette tendre scène. Elle « m’invita » a petit déjeuner, je la suivi, on s’installa a table, elle me resservie du café, je regardais avec bonheur et envie chacun de ses gestes, la façon de tenir sa tasse, de passer sa main dans ses cheveux, elle me trouva encore moins bavarde que d’habitude, me fit la reflection en me regardant droit dans les yeux, je détourna vite le regard, chose qui n’est pas a mon habitude, je senti la chaleur de nos doigts qui s’entremêlaient et ça me fit relever les yeux. Fred souriait, elle était belle, plus belle encore ce matin la. Un long silence s’installa, je sentais que Fred voulait me parler, et moi qui n’arrivais pour une fois pas a dire mes sentiments. Fred prit une longue inspiration, sa bouche s’entrouvrit, j’étais pendue à ses lèvres a défaut de son cou. Elle me caressait la main et dit d’une voix faible : « depuis un certain temps je sais que nos sentiments ont changés, nous ne sommes plus « que deux simples amies », j’ai besoin de te sentir près de moi, j’éprouve un certain malaise quant tu n’est plus a la portée de mon regard, je me surprend a sourire quant je sent ton parfum, signe que tu n’est pas loin, je n’arrive plus a m’endormir sans que je soit dans tes bras », je l’écoutais, buvant toutes ses douceurs m’enivrant presque de ces (ses) mots, oui elle avait les même sentiments que moi, elle avait été plus forte que moi, elle l’exprimait (enfin), je leva mes yeux pour chercher les siens, quant enfin je puis m’accrocher a son regard, je vit que des larmes coulaient sur ses joues, je voulue les essuyer comme je l’avais fait tant de fois ces derniers temps, mais Fred empêcha mon geste et reprit son monologue : « oui j’ai des sentiments, ces sentiments qui font rebattre mon cœur, je pense que toi aussi Boddy, mais il faut que je prenne du recul, que je réfléchisse a tout ça, cela me déchire le cœur mais il faut que je le fasse je ne veut pas me lancer dans une histoire a deux, pas maintenant , je suis désolée, désolée de ne pas avoir pus cacher mes sentiments », je me redressa sur ma chaise qui eu pour effet de séparer nos mains, certaines diront que c’est un râteau, moi je dirais que c’est une sage décision. A cet instant je sus qu’il fallait que je parte, car je ne pourrais pas vivre ainsi à ses cotés sans que chaque regard, chaque sourire, me brise le cœur.

Je ne lui exprimai aucun de mes sentiments, lui disant qu’elle avait raison, que c’était mieux ainsi, que de toute façon mes contrats étant finis depuis plus d’une semaine, il fallait que je reparte sur la capitale, elle me demanda de rester un peu, mais cette chaleur qui m’enveloppait avec autant de douceur m’étouffait a présent. Je fit mes valises sans précipitation dans la journée, évitant de croiser son regard, sachant a présent que je ne le croiserait plus jamais. C’était décidé : je repart pour l’autre continent, les milliers de kilomètres qui me séparera d’elle m’aideront a oublier, a l’oublier. Ca aurait pus être un grand amour, je le savais au fond de moi, mais je savais aussi qu’il y avait une « chance  sur deux » pour que Fred ne revienne jamais dans mes bras, et je ne voulais  pas souffrir après une (longue) attente, oui je préférais « fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ». Malgré nos sentiments, je s’avais qu’ils étaient réciproque et que Fred avait surtout peur du fantôme de Carla, j’aurais du lui dire que je l’attendrais ailleurs pour qu’elle revive, pour que nous puissions nous aimer sans restrictions, mais je ne voulais pas lui imposer  cette décision, oui je préférais partir sans me retourner, avec la haine au fond du cœur a présent, la haine d’avoir raviver le feu dans son cœur.

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